03 mars 2008

Reprise, mais bizarre...

Men At Work Live San Francisco '83 - Who Can It Be Now

Depuis que je bosse, j'ai rarement pris plus de 2 semaines de vacances d'affilé. Non pas que je n'aurais pas pu, bien au contraire. Mais parce qu'au bout de trois semaines de vacances, je trépignais, tournais en rond, étais impatient de me rendre utile et retrouver mes copains de boulot. Il faut dire que j'ai toujours eu la chance de tomber dans des équipes où l'ambiance était excellente et où on se marrait bien. Malheureusement il y avait la hiérarchie, qui semble toujours composée des pires traîtres, salauds, incompétents, idiots, fourbes et j'en passe...

Ce matin je suis retourné au taf après plus de 5 semaines d'absence. Eh ben j'y suis allé à reculons (pas facile en moto mais j'y suis arrivé...) Vraiment pas envie de retrouver le boulot, les bâtiments vieillissants, mon bureau et ses dossiers empilés... Pas d'angoisse ni d'anxiété. Juste un constat que je me sentais bien chez moi à m'occuper de moi, ou chez mes potes ou encore dans la famille. Le boulot est passé derrière tout ça.
Arrivé là-bas ce fut... bizarre. C'était le même endroit, les mêmes gens, mon bureau était toujours là, avec ses papiers épars... Mais tout était différent. Je me sentais étranger à ce lieu, ça n'était plus "chez moi". Je sentais en total décalage avec tout ce qui pouvait bien se passer ici.
J'ai allumé l'ordi, trié mes dizaines de mails accumulées durant toutes ces semaines d'oisiveté, fiat un relevé des compteurs électriques des postes électriques, histoire de me remettre tout ça en place, visité des ami(e)s et collègues, heureux de me revoir avec une bien meilleure mine qu'avant. Puis j'ai été voir la médecin du travail pour mon aptitude à la reprise du travail. Elle est plutôt satisfaite de la façon dont je vois les choses maintenant. Même si je vais me surveiller pour ne pas pas tomber dans l'excès (le j'm'en-foutisme ou bien cette prise trop à cœur qui m'a valu ce break) je ne sais pas comment je vais réagir aux différentes sollicitations dont nous faisons l'objet mes collègues et moi au quotidien. Nous sommes à nouveau deux dans mon service, mon pote parti en mission a été rapatrié définitivement; il se débrouilleront sans lui sur le Rafiot.
Il paraît que le Chef d'Etablissement était surpris que toute ces réorganisations et ces décisions venues d'en haut aient pu m'affecter à ce point. Ce gros crétin n'a rien pigé et c'est pas moi qui ai inventé qu'ils préféraient avoir 10 types qui ne connaissaient rien que 2 qui savaient tout. Il a osé dire à la médecin du travail que j'étais très estimé et que mon travail et mes connaissances leurs étaient indispensables !!! Il mériterait que je me barre, tiens !

Mais bon voilà. Je ne vois plus les choses comme avant et je ne sais pas ce que tout ça va bien pouvoir donner. Ça ne me rebute pas d'aller au boulot, cet après-midi j'ai même fait deux bricoles pour me remettre un peu dans le bain et j'étais content de le faire. Mais c'est plus comme avant. Je fais mon taf sans cœur, avec détachement, sans précipitation. Je ne cours pas partout et même sachant que la journée de demain et la semaine prochaine seront chargées, ça ne me soucie pas plus que ça. Je ne m'en fous pas, mais d'autres se chargent de planifier des choses et moi je ferai ce que j'aurais à faire dans la mesure de mes moyens.

Comme l'avait dit le Marabout, je traverse une rivière et l'autre rive est encore bien, bien floue. C'est assez bizarre ce que je ressens, mais assez intéressant et même... excitant ! Plein de choses changent dans ma tête, comme si des cases bougeaient et se réorganisaient autrement. Et je ne sais pas à quoi l'édifice final va bien pouvoir ressembler !

Aucun commentaire: