Je rentre dans un nouveau cycle d’introspection en me posant toujours les mêmes questions. Sauf que pour le moment le moral n’est pas en chute libre.
La raison ? Le week-end dernier la Petite Fée m’invite à un barbec pour le dimanche soir et une de ses amies, jeune maman de 24 ans, m’a coincé au moment de partir et nous avons discuté quelques minutes en regardant les étoiles… Et puis elle m’a invité à les rejoindre le mardi suivant pour un resto.
Le genre de signe que j’attendais, une femme qui m’aborde sans complexe et avec qui je n’aurai pas d’appréhension.
Il ne s’est rien passé de fabuleux au resto, ce fameux mardi. Juste une bonne soirée entre amis, des discussions sympas et des rires. La jeune femme en question a une vie compliquée et bancale (un fils qu’elle ne voit que l’après-midi parce qu’elle bosse de 5h à 12h00, une rupture fraîche et qui lui a donné la fâcheuse habitude de fumer un joint pour s’endormir…) donc pas trop le genre qui me rassurerait et me stabiliserait. J’ai déjà donné dans ce registre et hormis une certaine délivrance sexuelle, ça ne m’a apporté que des ennuis et de la tristesse...
Mais comme d’habitude je me pose des questions existentielles. Est-ce que je m’intéresse à elle parce que je la trouve à mon goût ou bien parce qu’elle a fait le premier pas ? C’est vrai que la première impression qu’elle m’a fait était plus que positive : je l’ai trouvé superbe (par la suite je l’ai trouvé jolie mais sans plus, mais là encore, est-ce parce que je ne veux pas m’engager avec qui que ce soit ?)
Des questions et des craintes comme ça j’en ai des tonnes…
La crainte de n’être pas un bon petit ami, la crainte de ne pas plaire, la peur de s’attacher ou bien de ne pas l’être à une fille bien qui elle me serait attachée, la peur d’être amoureux et de rien recevoir en retour, la peur de perdre ma liberté, de subir des contraintes et des problèmes que je n’aurais pas eu en restant seul, la crainte de faire souffrir… Je sais que si j’arrivais à sortir avec une femme, elle ne serait pas forcément celle avec qui ça marchera. C’est quasiment impossible de trouver le bon numéro au premier coup. Chacun y va de son conseil et de sa petite phrase : « mais vas-y tu t’en fous », « amuse-toi », « éclate-toi », « ne pense pas tout de suite à la Grande Histoire »… Mais moi ça ne m’amuse pas de collectionner les femmes comme on collectionne les capsules ou les pièces de monnaie. Et puis d’abord pour collectionner il faut avoir les moyens de réaliser la collection… Moi j’ai pas les moyens de collectionner les femmes !
Je dois tout apprendre à nouveau, apprendre les règles, apprendre les chemins, apprendre les méthodes, apprendre qui je suis devenu, apprendre qui m’attire, apprendre qui et quoi éviter… Si mon corps se souvient et sait faire, mon esprit a tout effacé et je dois tout reprendre depuis le début…
C’est effrayant de constater à quel point je suis descendu bas, à quel point j’ai été affecté et détruit, a quel point le peu de personnalité que j’avais réussi à bâtir a été complètement anéanti.
J’ai une page blanche devant moi et je peux en faire ce que je veux. Et ça aussi c’est terriblement effrayant. Parce que je peux encore faire tellement d’erreurs et de mal.
Vais-je trouver le courage de commencer à remplir la page ?