03 novembre 2006

Le pourquoi du comment ça se fait...

Je me sens découragé aujourd’hui…
Mais si je ne te reprends pas l’histoire au début, ami lecteur, tu ne vas pas comprendre. J’espère juste que tu as du temps devant toi !

Si tu as eu le courage de te taper les archives, tu dois savoir qu’en 2004 (année maudite, sa mère…) la future Madame L’Archiviste s’est barrée avec un type croisé sur le net - d’où, tu comprendras, mon aversion pour la drague numérique.
Le temps de me remettre un peu d’aplomb et de me passer de ma boisson favorite à 40°, je rencontre la Fille de l’Est, au printemps 2005.
La vie étant ce qu’elle est, je l’ai rencontré dans les mêmes conditions que le type qui avait séduit mon ex… Ben oui, j’avais rôdé quelques jours sur les chats, histoire de ne pas mourir totalement idiot.

N’étant pas spécialement bien dans mes Caterpillar, je ne me sentais pas à l’aise non plus dans cette relation à distance. L’Alsace, c’est quand même pas la porte à côté du Luberon ! Et puis cette mère de famille, jeune et sans emploi s’est mis dans la tête de me mettre la pression et de vouloir reconstruire un foyer.
Seulement, ne voulant pas séparer le bambin de sa famille, il était hors de question qu’elle s’installe dans le sud. Ce que je comprenais fort bien, mais moi je ne lui avais pas demander de descendre. La situation datant de seulement trois mois, je trouvais prématuré de tirer des plans sur la comète et tout malaise personnel mis à part, cette situation me convenait ainsi.
Et surtout, je ne tenais pas à perdre un bon job pour partir à l’aventure en Sibérie française ! C’est peut-être bassement matérialiste et anti-romantique, mais l’amour n’a jamais fait vivre un foyer ni fait pousser des billets de 500 dans les bacs à fleurs !
La situation me convenait donc ; pas à elle.

Par trois fois elle rompit et par trois fois elle revint (oui, je suis souple parfois, quand j’essaie de faire en sorte que quelque chose fonctionne) et j’acceptais de continuer.
Fin novembre 2005, elle rompit une quatrième fois, mais je refusais de jouer le jeu encore une fois. J’en avais ma claque. Tu connais mon aversion pour les fins, quelles qu’elles soient (ou presque) ami lecteur. Et subir 6 ruptures en 1 an (oui il y avait eu aussi une petite aventure, juste après mon accident de moto, qui n’a duré que trois semaines…), c’était vraiment trop.
Mais la Fille de l’Est étant sacrément têtue, elle débarqua un vendredi de la mi-décembre sans tambour ni trompette, squelettique d’avoir pleuré au lieu de se nourrir.
Un homme étant un homme, même dans une colère noire, je l’accueillais à la maison (effrayé aussi de la voir dans cet état après 800 bornes en voiture et de l’imaginer repartir sur le champ !) et nous fîmes ce que tout le monde imagine.
Sauf que ça n’était plus pareil, pour moi en tout cas. L’impression de faire l’amour avec une inconnue, de faire fausse route, complètement.
Le dimanche matin elle repartait, définitivement.

2 semaines plus tard elle m’appelle pour m’annoncer qu’elle est enceinte. Le monde s’écroulait encore une fois. Elle m’avait assuré qu’elle prenait la pilule, alors je veux bien que ce ne soit fiable qu’à 99,9%, mais je pense vraiment qu’elle m’a pris pour une buse. Naïf j’étais, naïf j’étais resté, je l’avais crue et il me poussait un fœtus dans le dos (bien qu’elle m’ait soutenu mordicus qu’elle n’y était pour rien et que c’était la faute à pas de chance, cette fois je ne l’ai jamais crue) !
Enfin, comment élever un enfant en étant séparé de lui de 800 kilomètres ? Quel père, quels parents pouvions-nous être dans ces conditions ?
Après des jours de discussions avec mes proches, je me décidais. J’avais toujours rêvé d’être un jour père et si c’est ainsi que cela devait se passer alors j’assumerai.

Elle prit bonne note de ma décision (non sans que l’on se soit déchirés des heures durant au téléphone) et ne me donna plus de nouvelles.
Restée en contact avec la Philosophe, ma deuxième maman, cette dernière m’apprend passée la mi-janvier 2006, que dans 4 jours la Fille de l’Est allait se faire avorter !
Je n’ai pas réagi comme j’aurai du certainement, mais c’est une habitude chez moi avec les femmes. Je n’ai rien fait, rien proposé, ni appelé… J’avais accepté d’être un père éloigné mais prêt à faire tout mon possible pour être là quand même. Monter le plus souvent possible, les accueillir ici chaque fois qu’elle le pourrait. Et seule, elle avait pris la décision d’avorter. Je m’en voulais, je lui en voulais. Alors je l’ai laissé faire, je lui ai juste envoyé un sms la veille de l’intervention.
Illico elle m’appelait, je savais qu’elle le ferait. Elle fut dégueulasse, comme à son habitude lorsqu’elle était en colère, désespérée ou triste. J’ai eu droit aux insultes, aux détails sordides sur ce qu’ils allaient faire subir au bébé, à elle…
Je l’avais mérité. Ou pas. A chacun son point de vue. Moi j’ai encaissé comme j’ai pu.
Réaction typique d’un homme, je mis toute la gent féminine dans la même benne à ordures… Si j’avais fait beaucoup d’erreurs avec les femmes que j’ai aimé, jamais je n’ai eu de méchanceté à leur égard. Mais là c’en était trop. Pas moyen de faire confiance à la moindre de ces créatures qu’on aurait dit faites exprès pour me nuire et me détruire !

Si depuis quelques mois j’arrive à remonter la pente et à sortir quelques unes d’entre elles de la benne, c’est que la colère est partie. Mais le sentiment de gâchis est persistant.
J’avais tellement entendu la Fille de l’Est me dire que plus jamais elle ne recommencerait, qu’il ne fallait plus lui parler des hommes (elle devait avoir sa propre benne à ordures) que je la croyait capable de faire ce qu’elle hurlait au téléphone…
Et comme elle a gardé contact avec le Sexo et sa mère, elle descend régulièrement dans le coin. Elle y est en ce moment et pas seule si j’ai bien compris.

Voilà pourquoi je suis découragé.
Pas qu’elle ait remonté la pente et trouvé un autre homme. Je te l’ai dit ami lecteur je ne suis pas un méchant garçon. Et si tu aimes quelqu’un un jour, tu lui souhaites le bonheur, quoi qu’il arrive.
Mais parce que ça fait maintenant deux ans que mon monde s’est écroulé et qu’il se reconstruit si lentement que je désespère d’arriver à tout déblayer et à rebâtir avant de ne plus en avoir la force…

Je t’ai saoûlé avec cette histoire tellement personnelle et pourtant si banale, ami lecteur. Mais c’est pour te laisser de quoi lire et méditer tout le week-end, puisque je m’en vais me geler les roupettes au fin fond de la Drôme.
Bon week-end.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

je pense il te faut te poser les bonnes questions pour "avancer" et ça se construira tout seul (ou presque) autour de toi, des questions du genre :
- pourquoi la rencontre sur internet ? alors que la future madame s'est tiré avec un gars rencontré comme ça. humm ?
- pourquoi la relation à distance qui plus est ?
- pourquoi accepter de subir et rester passif face à ta propre vie ?
etc.
etc.
etc.

puis bon week end même gelé !

L'Archiviste a dit…

La rencontre sur internet, c'est un hasard, je voulais voir ce qu'était un chat et je suis allé traîner sur celui de mon provider. Bon ok, j'avais aussi un côté auto-flagellation à l'époque...
La relation à distance...Certainement que c'était pour éviter l'engagement total dans une relation. D'où le malaise ressenti en permanence durant celle-ci. (Je me pose des questions et parfois je trouve des réponses, quand même...)
Pour la passivité, je sais pas. Mon côté bovin du taureau qui prend le pas sur le côté fonceur ?
Mais je progresse, je progresse. Lentement, trop lentement, mais visiblement c'est le rythme du bovidé.

Anonyme a dit…

ouh là t'as jamais vu une vache te courrir dessus toi !!

Anonyme a dit…

Tu sais des histoires comme la tienne j'en ai eu souvent des recits et pas seulement d'hommes mais de femmes aussi certains ont tout laissés maison enfants femme ou hommes pour vivre le virtuel au reel et beaucoup se sont mordu les doigts.Ton histoire pourrait etre la mienne... Dis toi que tu n'es pas le seul et que l'expérience même si la soufrance est la va te faire avancer et ne plus commettre les même erreurs la vie, la vraie c'est cela, il faut soufrir pour aimer bien avant quelque fois d'aimer tout simplement.

Si j'ai un conseil à te donner alors éclate toi le plus possible profite bien de la vie et surtout ne reste pas dans ton coin à te lamenter vie tout simplement.

gros bisous à toi
Amuse toi bien pendant ton week end

L'Archiviste a dit…

LeLapin => Euh...non. Je n'ai jamais participé à Interville. Pourquoi, toi oui ?

Khate => Oui, elle a avorté. Et pour tout te dire, elle fut la dernière d'une longue liste de névropathes... L'Ex-Future-Madame-L'Archiviste avait un gros souci d'image et de relation avec son père (qu'elle transposait sur moi, qui n'avais pas un caractère facile à l'époque je le reconnais...)
J'essaie de plus me faire marcher dessus par les femmes, mais j'ai été élevé comme ça et puis comme je ne suis pas un séducteur né, lorsque'une fille jetait son dévolu sur moi, je faisais en sorte qu'elle ne change pas d'avis !

Grenouille => Je m'efforce aujourd'hui de ne pas me prendre la tête et de faire ce qui me plait. Je recommence à apprécier les petits plaisirs de la vie et à bouger pour voir ma famille et mes amis. Et je me suis bien éclaté ce week-end : j'ai pouponné ! J'adore les enfants, même si je ne veux pas en avoir pour le moment.

Anonyme a dit…

Tu as bien raison éclate toi et n'oublie pas demain est un autre jour . Pour ce qui est des enfants t'inquiète ton jour viendra mais c'est vrai que pouponner apporte beaucoup de joie et de sérénité moi je tombe en amour devant ma petite voisine de 14 mois elle m'a apporté toute sa douceur et sa joie de vivre et les moments calins j'en parle même pas on c'est trouver toutes les deux et cela devient une bien belle histoire.

allez bon courage à toi demain faut bosser en attendant le prochain week end
Bisous

Grenouille

L'Archiviste a dit…

Je me trouve un peu vieux pour avoir des enfants, quand bien même je les aurais demain !

Ouais les affaires reprennent demain. Le week-end prochain...Ciné je crois, pour voir le dernier Guillaume Canet. Sinon, je vais faire la larve ! lol

Des bises aussi.

L'Archiviste a dit…

Oui, je sais que 33 ans c'est pas vieux. Mais avoir un premier enfant à près de 40 ans c'est pas ainsi que j'envisageais d'être père (oui je sais que 33 c'est loin de 40 mais au rythme où je vais, le temps que je trouve une femme, que j'envisage quelque chose avec elle puis, qu'on s'installe, etc. faut bien 7 ou 8 ans !)
Si la barrière c'est l'envie, alors c'est fini. C'est un cercle vicieux, je ne veux pas être un vieux père. Et puis quand je vois le monde comme il est, je me dis que c'est pas un cadeau que de donner la vie à un gosse...