17 décembre 2007

Big fear

Aujourd'hui c'était le repas du service. Payé par la Groussebouate. Je ne voulais pas y aller, franchement pas trop la tête à ça. Mais tout le monde a insisté. Je sais pas si c'est pour m'avoir à l'oeil et ne pas me laisser seul au taf ou vraiment pour essayer de me faire passer un bon moment.
Bref, je n'y suis allé que parce que Didi m'a proposé de m'emmener et de me ramener pour qu'on puisse tailler une bavette. Mais comme un cataplasme, ce moment passé entre collègues (et même amis) et Didi, une fois refroidi me laisse plus démuni face à la solitude que si j'étais resté seul. Encore cette dualité en moi, un qui aimerait avoir plus de moment partagés mais néanmoins l'autre qui ne supporte pas de rester entouré.

La pression monte, petit à petit. L'angoisse. Elle me coupe toute envie, je suis incapable de me concentrer sur quelque chose. Peur de ce rendez-vous. Peur de découvrir des choses que je me cache encore. Peur de découvrir que j'ai réellement envie d'aimer. J'ai l'impression de retenir ce que je ressens envers mes proches parce que l'amour fait mal. Peur d'aimer trop, d'aimer sans retour. Peur d'avancer, de souffrir mentalement, de ne pas y arriver. Peur de faire ça pour rien, d'avoir déjà tout gâché. Peur de ne pas avoir le courage d'affronter tout ça. Peur de ne pas trouver ce qui cloche ou bien d'être incapable d'y remédier. Peur peur peur peur peur peur peur... Depuis des années je ne vis guidée que par elle et c'est devenue une vieille compagne. Comme une béquille et une armure qui me soutenaient et me blindaient contre tout ce qui pouvait m'atteindre, bien ou mal d'ailleurs. Une fois la peur disparue qu'est-ce qui va me protéger et me soutenir ? Tout va m'atteindre, me toucher au coeur, me déchirer, me mettre à terre aussi sûrement qu'une épée tailladant un homme nu et sans défense.
Car je me connais, après deux psychothérapies, quand je me lance dans ce genre d'opération j'attends le dernier moment. Quand je ne peux plus tenir et que les barrières tombent toutes seules par manque d'énergie. Ce type, jeudi matin, va me trouver désarmé et épuisé et il n'aura aucun mal à me disséquer. Je ne lui cacherai rien parce que j'ai décidé de le faire. Et ça m'effrait terriblement, il pourra sortir de moi toutes les saloperies que j'ai enfoui et me les montrer, me les faire toucher du doigt ou me les coller en pleine tronche. L'abcès est mûr et quand il va presser un peu tout va débouler et va falloir un bon moment pour tout nettoyer !

J'ai fait le plein de kleenex, va pas falloir que je les oublie.

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