27 novembre 2007

Le Doute

La décision d'aller voir un marabout du teston, mise à part la positivité de l'attitude qui consiste à prendre conscience de sa détresse et du besoin d'être aidé, est plutôt négative. Comme une béquille que j'attends, je me laisse choir à terre sachant que la cavalerie arrive et que je peux laisser libre court à tout mon malaise.
Résultat, je suis complètement dépassé au boulot, j'ai perdu confiance en mes moyens et mes capacités techniques, analytiques, professionnelles...Je laisse réfléchir les autres, ne prends plus de décision, les rares choix que je fais sont les mauvais... Heureusement j'essaie de ne faire ques des choses simples et faciles et je me fais assister par l'apprenti en stage avec nous. Quand je vais faire une bourde au moins il est là pour m'avertir.
J'essaie de lutter mais j'ai l'esprit complètement engourdi. Moi qui n'ai pas de mémoire déjà, j'oublie tout. Je ne sais plus où en sont mes chantiers en court, quand les sous-traitants viennent me voir pour me demander s'ils peuvent attaquer un des chantiers pour finir telle ou telle étape, je suis perdu. Me souviens plus ce qui avait stoppé les travaux, si tout est en ordre pour reprendre, si les autorisations de travaux sont valides... Une catastrophe.
Du coup le physique ne suis plus non plus, je suis rincé, claqué. Me lever le matin est un calvaire. Je me couche fatigué, lis un peu, m'endors avec mon bouquin, la lumière allumée, me réveille le matin en me demandant qui a bien pu l'éteindre parce que je ne me souviens pas l'avoir fait.
Le Doute, oui avec un grand D, m'a totalement envahi.
Ce matin j'ai pris la moto pour aller au taf et pouvoir revenir à 12h00 pour réceptionner un colis. Je me suis demandé si j'allais arriver à la piloter. Après tout, ça faisait près de deux mois que je n'avais pas piloté. Peut-être que je ne saurais plus la manier et vais me planter !
Finalement ça s'est bien passé, même que j'y ai pris du plaisir malgré le froid.

Mais bon, il n'empêche que ça y est. Je perds les pédales. Est-ce que le doute mène à la folie ? Vais-je finir comme ces malheureux, drogués, et incapables de rien faire d'autre que baver en se balaçant ? Parce que parfois j'y pense, à cette pièce toute capitonnée, au chaud, dans le silence, l'esprit à la dérive grâce aux perfides substances, où rien ne peut vous atteindre d'autre que le sommeil. Dormir, longtemps... Dormir tout le temps... J'en rêve. Parfois.

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