16 septembre 2007

Des fois, y'a des beignes qui se perdent !


Je me lève tôt par habitude. Même quand je ne bosse pas, à 8h du mat', les yeux s'ouvrent.
Ce matin c'était pénurie de pain, donc sitôt sorti du lit, je vais jusqu'à la boulangerie. J'aime bien y aller, la déco est sympa, tu vois le boulanger faire le pain juste à côté, derrière le comptoir des pains spéciaux et originaux, les vendeuses sont toutes sympathiques et ne sont pas seulement là pour échanger un mélange de farine et d'eau contre un mélange de cuivre et de nickel.
C'est le bonheur des petits commerces -même si 95 centimes pour une baguette (oui j'aime le bon pain et je prends toujours la baguette "tradition" plus chère mais bien meilleure !) ça fait cher le bonheur- le bonheur des petits commerces disais-je c'est le contact. On échange, on sourit, on se parle, on apprend la vie des autres, leur espoirs, leurs vacances, leurs enfants, leur malheurs, leur vie quoi.
Ce matin, la vendeuse avait une petite mine. Encore le seul client dans la boulangerie à 8h30 je lui demande ce qui ne va pas. Elle m'avoue qu'elle n'est là que pour un mois encore, le patron la vire. Elle a son petit caractère et visiblement, même si son boulot est bien fait, faut pas l'ouvrir même si on n'est pas content. Elle a quand même une idée de ce qu'elle veut faire, elle aime les enfants et veut bosser avec eux.
Entre temps un homme est entré dans la boulangerie, visiblement à la retraite, pressé et de mauvaise humeur. Je trouve extraordinaire ce cocktail. Comment peut-on être retraité, levé du pied gauche et pressé à 8h30 un dimanche matin ???
Non content de cet état de fait, le malotru se permet soudain d'interrompre notre petite conversation (il devait être 8h31 à peu de chose près...), s'il l'avait osé il m'aurait bien collé un coup d'épaule, et d'agresser la pauvre vendeuse en lui disant qu'il n'était pas là pour entendre parler de sa vie qu'il est pressé et qu'il veut deux baguettes bien cuites... Deux autres clients arrivés entre temps, abasourdis autant que moi, ne disent rien dans un premier temps. La vendeuse poliment lui rétorque qu'elle va le servir mais qu'il n'est pas obligé de l'agresser. Le vieux s'énerve encore plus et la menace de ne plus venir ici...Malheureusement, la pauvre boulangère, un peu perdue par tant de méchanceté de bon matin, lui amène deux baguettes peu cuites...
Là le vilain bonhomme, la lippe méprisante et le menton agressif comme savent si bien le faire les vieux, se met à crier qu'elle est atroce et qu'il ne remettrait pas les pieds ici !
Là, les deux client et moi ne pouvons retenir notre colère lui envoyons dans sa face de crétin qu'on attend que ça qu'il se barre et que cette boulangerie n'a pas besoin de clients de son genre !
La pauvre vendeuse, toute tremblante, s'excuse devant nous en bégayant et nous la rassurons. Ce n'est pas à elle de s'excuser mais à l'abruti et toujours très poétique dans mon phrasé (Jean-Luc Reichmann m'avait pourtant dit de l'améliorer mais c'est au-dessus de mes moyens...) je lui dis de ne pas s'inquiéter, ce type a certainement du s'en coincer une dans la lunette de ses chiottes ce matin et que ce n'a rien à voir avec elle...

Décidément, les vieux, jamais à court de réflexion sur l'impertinence et le manque de respect des jeunes, sont bien souvent les plus odieux personnages que j'ai jamais pu rencontrer !
Mon Dieu, Odin, Vishnu, Bouddha, Allah, Yahvé, Bélénos ou Osiris, qui que ce soit là-haut qui dirige cette taule, je vous en supplie, ne me laissez pas devenir un sale petit con de vieux. Faites de moi un vieil homme bienveillant et sage, amusant et amusé, pondéré et gentil.
Ou bien faites-moi mourir jeune.

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