25 mai 2006

Métamorphose

Je l'ai fait.
Hier je suis retourné à la boulangerie, histoire de voir si je pouvais retenter le coup. Voir Elodie, la petite boulangère
brune aux yeux bleus... et lui avouer que je voudrais garder le contact.
Je vous passerai les détails mais ce fut épique. Déjà draguer dans une boulangerie, c'est quand même pas courant, mais avec les clients qui arrivent les uns après les autres... Enfin nous sommes seuls et après une question banale sur la possibilité de prendre de la pâtisserie la veille pour le lendemain, je fonce.
Mes jambes ne me portent plus, je me tiens au comptoir, mon coeur bat à 200 à l'heure ! Mais je me jette et lui demande si je voulais la revoir que faudrait-il que je fasse ? Quiproquo, je recadre mais visiblement son changement de boulot la perturbe. Ce que je comprends.
Mais elle m'assure qu'elle me tiendra au courant et je saurai où elle travaillerait dans 15 jours. Elle me le répète, elle me tient au courant, elle me dira ce qu'elle décidera entre les deux propositions qu'on lui a faite. Là je merde, je l'apprendrai plus tard en réfléchissant un peu et surtout par Didi et le Sexo qui auraient visiblement sautés sur l'occasion à ma place : donner mon numéro de téléphone. Ce que je n'ai pas fait.
Bref, je sors, juste alors qu'une cliente arrive. Je l'ai fait. Même pas eu peur. Non, j'ai tout simplement failli mourir d'une crise cardiaque ! Mais je suis perplexe. Est-elle intéressée ? A-t-elle quelqu'un dans sa vie ? Souhaite-t-elle vraiment que je vienne la voir plus tard ? Autant de questions sans réponse...
Ce matin, j'y retourne pour voir si je peux prendre des gâteaux pour demain midi, pour manger avec un collègue de boulot. Ce 26 mai étant un vendredi ponté par une majorité de personnes, on a décidé de se taper un bon repas entre potes. Je sais qu'elle n'est pas là, elle bossait hier après-midi, donc elle ne fait pas le lendemain matin (jour férié de surcroît !).
Je rentre et là un énorme coup au coeur, elle est là ! Je ne m'effondre pas sous le coup de massue de l'adrénaline mais peu s'en faut ! Merde, je fais quoi ? En plus il y a des clients derrière. Rien à faire.
Je lui demande si ce qui est en présentoir peut tenir le coup jusqu'à demain midi. Je ne suis pas clair, mon esprit est ailleurs, embrumé on dirait que j'ai bu ! Evidemment on ne se comprend pas (ça commence bien !) et après deux ou trois explications elle comprend que je veux passer demain matin pour prendre deux parts de tartes aux framboises mais au plus tard à 8 heures. Elle n'est pas sûre qu'ils seront livrés à cette heure là et me dit qu'elle va appeler tout à l'heure pour savoir puis me dit qu'elle me prévient si c'est bon. Sans réfléchir à ce que je dis, je lui dit "Ok, je vous donne mon numéro et vous m'appelez". Elle est déjà partie dans l'arrière boutique, chercher je ne sais quoi, visiblement de quoi écrire alors que j'ai déjà sorti mon calepin et écris fébrilement mon prénom et mon numéro de portable. Je viens de réaliser ce que je suis en train de faire, mais ne suis pas sûre que c'est une bonne façon de lui donner mon numéro. Je lui donne le petit papier, paraît surprise et laisse tomber ce qu'elle était en train d'écrire... Elle me lance :"Si c'est bon je ne vous appelle pas..." Merde. Pourvu que ça foire ! Tant pis on n'aura pas de dessert mais au moins elle me rappellera !
Je rentre, un peu déçu mais me fais une raison. J'ai pas l'impression que ça s'engage bien et que c'est plutôt voué à l'échec. Mais cela ne me détruit pas comme ça l'aurait fait quelques mois ou semaines plus tôt. Je relativise et me dis que des femmes il y en a d'autres et puis la petite Lulu m'a dit hier que je lui manquais. On n'a rien fait d'autre que un câlin gentil et des bisous sur la bouche lundi, mais je sais à présent qu'il y a des femmes qui me trouvent à leur goût. Alors continuons la métamorphose...
Le portable sonne. A la sonnerie je sais que c'est un numéro inconnu. C'est elle, ou alors un de ses collègues. C'est un de ses collègues qui me dit qu'il n'y aura pas de tartes à la framboise demain, mais des opéras ou des castels. Je lui dit que je prends des castels, lui dit que c'est pour manger avec un collègue demain (ce dont il se fout royalement j'en suis sûr) mais j'entends Elodie derrière lorqu'il lui pose une question ! Je lui demande si demain 8 heures ça sera ok, il me précise que ça ne sera pas la même vendeuse, j
e m'exclame déçu : "Oh non, c'est dommage !" mais que 8 heures c'est sûr. Il me dit qu'il transmets le message de ma déception, je rigole de bon coeur et lui dit que de toute façon elle doit me tenir au courant de ce qu'elle compte faire ! Zip ! C'est lourd, pas explicite (pour lui en tout cas) mais c'est placé ! Il m'assure qu'il lui dira de faire un rapport complet !!!
Bon... Maintenent je suis sensé faire quoi ? Elle a mon numéro, mais je suis certain qu'elle ne le gardera pas. Elle a bien du comprendre que je m'intéressais à elle quand même. Je ne veux pas forcer le destin, j'irai à la boulangerie si besoin en espérant qu'elle sera là et lui demanderai si elle sait enfin où elle va bosser. Et puis lui proposerai de fêter ça... ou bien je débarquerai dans sa nouvelle boulangerie un jour... Je suis un peu perdu. Mais je n'ai pas peur, je n'ai pas d'angoisse. J'ai envie de la revoir, qu'on se connaisse mieux et plus si affinités. De toute façon j'ai souffert plus que je ne pourrai souffrir maintenant à cause d'une femme. J'ai perdu celle avec qui je devais passer le restant de mes jours et j'ai perdu l'enfant que j'avais rêver un jour d'aimer et de guider dans la vie. Qu'est donc un refus à côté de ça ?
La métamorphose continue, si je suis toujours inquiet sur mon avenir sentimental, je m'amuse à sortir le soir, regarder les jolies femmes et prends la vie plus à la légère. Il m'arrivera ce qui doit m'arriver et je me suis prouvé que je pouvais draguer (même mal) une femme qui me plaît. Il ne me reste plus qu'à en trouver une autre si je n'arrive à rien avec Elodie.
Mais elle a quand même de magnifiques yeux bleus...

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